Une quinzaine d'années

 Vers la fin de mon adolescence et au début de ma jeunesse je me sentais étrange à moi-même.

Troublé et incertain, la plupart de mes décisions et de mes choix étaient injustes et parfois je laissais des gens décider pour moi, mes pensées étaient sombres et non structurées, je m’exprimais mal, je cachais mes vrais goûts, mes sentiments et mes propos et je disais souvent ce que je ne pensais pas.

Beaucoup de doute que de certitude, je ne me sentais pas à l’aise dans ma peau, mon caractère a changé pour le mauvais, j’ai chuté, j’ai perdu beaucoup de principes et de qualités et surtout que j’ai perdu les traits de ma personnalité alors je ne pouvais plus me reconnaître.

Des nouveaux gens qui m’admiraient et des autres avec lesquels j’avais des centres d’intérêt en commun essayaient de me tendre la main ou d’appuyer leur relation avec moi, aussi que des anciens amis avec lesquels je partageais des beaux souvenirs, sans oublier une personne que je portais son amour dans mon cœur comme une flamme qui me réchauffait et qui allumait mes nuits obscures ; ils construisaient tous des ponts de communication entre eux et moi mais je ne les traversais pas, je me reculais toujours et je gardais le silence parce que je ne voulais pas qu’ils connussent la fausse personne que j’étais à l’époque, d’ailleurs le vrai moi était absent et même perdu.

Le résultat ; une grande déception et une dépression profonde, puis une nouvelle période a commencé, dix ans de psychose au cours desquelles j’ai vécu des troubles de comportement et de personnalité, dix ans de conflit avec mon entourage et avec moi-même, une guerre au fond de moi, un feu qui me brulait l’esprit, des UPS AND DOWNS, je me soulevais quelques mois pour retomber des années, les gens ne comprenaient pas ce qui m’arrivait, je vivais une stabilité financière mais l’argent n’était pas tout ce qui me fallait, j’étais toujours impatient, déconcentré, nerveux et inquiété.

Malgré tout cela, je n’ai jamais perdu l’espoir, la souffrance ne m’a pas empêché de travailler et de persister, les gens qui pressaient pour que j’aie perdu ma particularité et mes valeurs je les défiais par une attitude gangsta et par la mentalité d’un saint. Alors, j’ai pu retrouver le vrai moi vers la fin de la décennie et peu à peu j’ai récupéré les principaux traits de ma personnalité, des personnes de ma famille m’ont beaucoup soutenu psychiquement et moralement, ils m’ont aussi aidé à me soigner et à me relever sur mes deux pieds.

J’ai dû aussi négliger certaines expériences et certaines leçons que j’ai apprises dans ma vie d’adulte, j’ai dû revenir sur la manière comment je rêvais lorsque j’étais un enfant, comment j’appréciais les beaux moments, comment j’écoutais et j’observais pour comprendre et apprendre, comment j’aimais et comment je m’exprimais ; j’ai dû faire ce recul pour atteindre un bon état d’esprit et une sagesse liée au bon sens qui naît avec chacun de nous, en plus il fallait le faire pour pouvoir soigner mon âme des dégâts qu’elle a subi tout au long de ma vie.

Grâce à DIEU, et après que j’ai éteint ma trente et unième bougie j’ai pu progressivement retrouver l’équilibre et la sérénité que je cherchais depuis longtemps, j’ai pu me débarrasser de la négativité que j’ai accumulé tout au long de ma vie, j’ai récupéré mon sourire et mes idées deviennent de plus en plus claires aussi que mes mots.

Maintenant que je suis calme, confiant, mieux concentré et sincère avec moi-même et avec mes gens, je n’ai plus besoin de me déguiser pour plaire à n’importe qui, j’avance doucement dans ma vie avec beaucoup d’ambition et d’optimisme.